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Exposition “Casse et Vol!”

Exposition

Exposition “Casse et Vol!”

mars 2017

“Casse et Vol!” du 23 mars au 2 avril

Le titre claque comme un haïku imbibé d’autorité libertaire. Un ordre qui convoque le désordre. Casser des portes, des serrures, briser des vitres. Casser la ligne, malmener les frontières des mondes (la croute / le plat, le figuratif / l’abstraction, la couleur / le noir…). Travailler son style, recouvrir – ou pas – le support, mettre parfois sa peinture et son égo au-dessus des lois.

Voler ! Voler là-haut (comme les oiseaux vagabonds), voler en bas (son matériel, sa peinture ou sa nourriture), comme une réinterprétation de l’ancien conflit
« High and Low » qui a longtemps animé la récente histoire de l’art.

L’expérience de la peinture est celle d’un shoot indomptable, souvent
risqué et précaire. Une tension qui part de la main, du coude, des pieds et de l’oeil. Sauf lorsqu’il s’agit de peindre un sfumato ou d’exécuter un aplat ou un contour
au spray vaporeux, la recherche du peintre est rarement floue. Le cliché est ancien mais vrai, : peindre est un exercice solitaire, mais il se fait souvent en groupe. Ici, les générations se croisent, des peintres ultra-confirmés aux plus jeunes au travail déjà bien rôdé. Les oeuvres présentées, souvent exécutées pour l’occasion, proposeront alors différents horizons possibles de la peinture, avec des références souvent communes, mais des pratiques qui creusent dans les marges (de la feuille blanche, de la peinture, des géographies urbaines, de la loi) leurs singularités.

Le dessin est un flottement suspendu dans l’air et la couleur dégradée, semble nous dire Stéphane Calais. Il surgit avec l’énergie du one shot de la peinture en spray chez Renée Lévi. Il est gonflé d’air, plastiqué, underground et populaire chez Antwan Horfee. Il se déploie en grand format tramé et superposé chez Mario Picardo pour qui la peinture semble être une technique d’impression.

Il prend du volume et creuse des sillons intimes et un peu cochons dans les masses teintées de noir chez Aline Bouvy, pour qui la peinture semble être un massage.
Le dessin sera peint et sortira des cases, des bulles et des narrations chez Louis Granet et Idir Davaine. Autant de travaux qui, mis ensemble, rappellent que depuis son surgissement dans les grottes jusqu’aux dépôts de métros (entre la peur nocturnes des ours et celles des maitres chiens), en passant par sa réinvention à l’ère numérique, la peinture n’est jamais une matière innocente.

Hugo Vitrani, Curator at large au Palais de Tokyo, Hugo Vitrani réalise également des entretiens filmés d’artistes pour le journal Mediapart 

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